Le TCF dans le Cantal


Par Pascale Moulier

Le Touring Club de France (TCF) est une association fondée par un groupe d’amis, en 1890, au moment où le vélocipède connaissait une très forte popularité. Le TCF avait pour but le développement du tourisme sous toutes ses formes, à la fois l’accès aux richesses de la France et la conservation de celles-ci. Par ailleurs, il faisait la promotion de tous les modes de déplacements et a considérablement contribué à l’amélioration des voies de communications comme les routes et les sentiers. En effet, bien avant que le ministère du tourisme ne soit créé, les membres du TCF contribuèrent au développement de la normalisation hôtelière et furent à l’initative de nombreuses actions de valorisation et de protection de sites et monuments, culturels ou naturels. En 1909, par exemple, ils créent un concours de gares fleuries et en 1920, de villages coquets.

On doit au TCF la mise en place de panneaux de signalisation routière et la création en 1946 des premiers sentiers de grande randonnée. Il a multiplié les actions en faveur du tourisme de montagne en créant des routes touristiques, des refuges et des tables d’orientation. Les années Cinquante voient le TCF diversifier ses activités dans le loisir de plein air comme le nautisme, l’aviation, le cyclisme, etc. En difficulté financière dès les années Soixante, l’association subit une liquidation judiciaire en 1983 et fait don aux archives nationales de 37 mètres linéaires d’archives en 1984. Le fonds photographique a été numérisé et se trouve maintenant disponible sur la base POP (plateforme ouverte du patrimoine).

Le TCF publiait une revue qui présentait des sites touristiques intéressants et dénonçait les actes de vandalisme patrimoniaux. Dans le numéro 417 d’août 1929, Georges Maringer, vice-président du TCF, déplore dans son éditorial les « installations imbéciles sur les façades ou le faîte de nos monuments historiques, de nos vieilles églises, tel l’établissement de hideux supports pour les lignes électriques ou l’apposition sur de vieux monuments, de panneaux de publicité ». Il dénonce avec plus de virulence encore « les sites détruits par la transformation de rochers pittoresques en carrières de pierres ». On constate, hélas, que cette pratique est encore en usage dans le Cantal, le Puy l’abbé à Sauvat a été ainsi détruit pour produire de la vulgaire pierre de revêtement routier et le majestueux rocher de Laval à Neussargues disparaît lui aussi peu à peu sous nos yeux…

L’une des spécialités du TCF était le financement de « chalets-hôtels » et de refuges de montagne. Le pompeux « chalet-hôtel » du col d’Eylac a été ainsi bâti par l’association. On avait soin pour chaque refuge d’édifier une bâtisse dans le style du pays.

Certains hôtels étaient estampillés du « label » TCF, comme on peut le voir sur diverses cartes postales anciennes.

On trouvera de tels hôtels à Chaudes-Aigues : L’hôtel Valette et du Midi réunis, où le touriste pouvait disposer d’une « chambre TCF »; au Claux : l’Hôtel des Voyageurs et du Touring club »; à Vic-sur-Cère : Touring hôtel Terminus ; à Dienne : « l’hôtel du TCF », où l’on pouvait trouver tout le confort moderne ou encore à Ruynes : Hôtel moderne Boulet  « maison recommandée à Messieurs les touristes et voyageurs ».

 

Quelques clichés inédits du Cantal

Concernant le Cantal, d’intéressants clichés sont disponibles sur la base POP, qui présentent de nombreux sites touristiques connus et d’autres moins courrus. Les touristes étaient en effet incités par le TCF à envoyer des photos prises lors de leurs voyages, afin de participer aux concours de photos qui avaient lieux chaque année.

https://www.pop.culture.gouv.fr/

 

Sources :

« Répertoire d’archives détaillé : archives du Touring-club de France, 1880-1983 ». Article en ligne sur le site des archives historiques du Ministère de la Transition écologique et solidaire et du Ministère de la Cohésion des territoires.